Nostalgie du mardi

Les mangas, les jeux vidéo, ça fait partie de ma vie depuis… le début. Bon, les anime plutôt que les mangas ; si j’ai commencé avec Sailor Moon vers 4 ans à tout casser, j’ai eu mon premier manga à environ dix ans. Parfois, je repense à l’évolution de toutes ces choses au fil des années, et je trouve ça assez vertigineux. Quand je regarde mes blu-ray de Sailor Moon, j’aimerais avoir plus de souvenirs de l’époque où je regardais à la T.V, où c’était *d’actualité* (et quelque part, autant j’aime voir les épisodes remasterisés, autant je me dis que la vraie Expérience(tm) serait de les voir en VHS sur T.V cathodique, haha.)

Quand je postule pour traduire, j’ai souvent peur de ce qu’on va me donner. Je garde toujours un œil sur l’industrie, les news, etc, mais beaucoup de titres récents ne me parlent pas. On peut déjà dégager tout ce qui est light novel + manga isekai (et, encore pire, lorsque ça prend des codes du jeu vidéo), ce qui retire une sacrée portion du marché actuel. Bien sûr, si je n’ai pas le choix, je m’y plierai, mais c’est un genre qui ne m’intéresse absolument pas (et malheureusement, qui représente une énorme partie de ce qui se fait en light novels…)

Je ne peux prétendre que j’aurais apprécié tout ce qui sortait début 2000 ou dans les années 90, loin de là. En revanche, je me dis que les tendances changent en vingt-trente ans, et que ma vision des manga/anime en 2006, lorsque j’ai commencé à vouloir traduire (du haut de mes treize ans mdr), est plutôt différente de ce qu’il se fait actuellement, ne serait-ce que d’un point de vue graphique. Pourtant, ça ne m’avait pas effleuré l’esprit – « à quoi ressembleront les manga/anime dans quinze ans » ? (Y en aura-t-il toujours, même ?). Pour vous dire, j’ignorais même l’existence des light novels à l’époque, et voilà que ça recrute à tour de bras pour en sortir un maximum.

Heureusement, en dehors des tendances qui ne me parlent pas, le monde est allé dans mon sens. Le Japon est devenu presque omniprésent. Il est devenu incroyablement facile, grâce à internet, d’acheter n’importe quoi en import. N’importe quel adolescent, même quelqu’un qui n’est pas « passionné d’anime » peut tomber sur du japonais – parce que bon, mi-2000 [et encore pire avant], il fallait être déjà catégorisé comme gros-otak’ pour écouter de la musique japonaise ou mater deux-trois anime en VO sous-titré par des fans. Les gens normaux font pas ça, t’as vu.

D’ailleurs, ça ne concerne pas que les mangas : les annonces de jeux vidéo se font désormais en streaming directement par les éditeurs japonais, on n’a même plus à attendre que des journalistes sur place nous rapportent les nouvelles fraîches (autant que possible) du TGS ou de l’E3 dans le magazine du mois suivant. Quand je repense au début 2000s, j’ai l’impression que le Japon était bien plus… « éloigné ». Un côté étrange, inatteignable, voire incompris lorsque je repense à ces articles de journalistes qui essayaient de faire des retours sur des démos de jeux sans maîtriser le japonais, ou qui étaient en mode, « bref, encore une bizarrerie des nippons ».

Je trouve ça fou, et je n’ai pourtant même pas connu l’époque où il fallait choper du fansub en VHS – j’étais déjà bien lotie avec les Torrents, l’apparition de Youtube, les chan IRC. Je suis souvent très curieuse de cette époque, d’ailleurs. Quand je repense à ce CD japonais obscur qu’une connaissance m’avait passé parce qu’elle n’en avait rien à faire, je me demande par quel hasard il s’est retrouvé chez elle.

Je repense aussi à la bande-annonce du film 9 de Détective Conan – au moins une heure pour la mettre en mémoire tampon et pouvoir la lire une fois. J’ai explosé la conso internet de mes parents pour ce genre de bêtises à l’époque, avant l’ADSL (Internet illimité ? Quelle est cette sorcellerie ?). J’étais bien loin de m’imaginer qu’on pourrait voir les derniers films au cinéma, avec choix entre VF et VOSTFR, plus de quinze ans plus tard. Ou que l’anime serait diffusé en simulcast sur ADN. Ou que le simulcast existerait, en fait. Dire qu’à l’époque, je me sentais ~ trop cool ~ quand j’avais chopé un épisode en qualité décente avant tout le monde !

Tout ça pour dire que le temps file et parfois, je ne m’en rends pas compte. Je me demande quel avenir il y a pour les mangas/anime (et leur traduction). Après tout, qui aurait pu prédire que les Webtoon coréens exploseraient sur le marché ? Que des centaines de milliers de webnovels existeraient ? Est-ce qu’on sera tous remplacés par des intelligences artificielles ? Est-ce que le manga papier disparaîtra des rayons ? Est-ce que Internet va exploser dans vingt ans et qu’on reviendra au point de départ ?

En fait, je crois qu’il vaut mieux ne pas y penser.

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